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Maladies et culpabilité


« Alors finalement, suis-je responsable de mes maux ou maladies et coupable de ne pas pouvoir m'en sortir ? »

Voilà une question que l'on peut se poser lorsqu'on découvre l'existence d'une cause psycho-émotionnelle à ses maux et maladies et que l'on réalise le lien si étroit entre le psychisme et le physique.

Le décodage du mois va donc se pencher sur cette question de la culpabilité et rendre à la psychobiologie ce qui lui appartient, bien loin des notions de bien ou de mal dont on peut l’habiller.

Car nous parlons ici de logique, ou plutôt de BIO-LOGIQUE.

Pour comprendre pourquoi la notion de culpabilité n’existe pas en biologie, il faut d’abord réaliser que tout être vit en adaptation constante avec son environnement dans le but d’y survivre le plus longtemps possible.

Voici quelques exemples :

  • Lorsque l’on passe d’une pièce sombre à une terrasse ensoleillée, l’éblouissement est important car l’environnement change brutalement. Le corps perçoit cette différence de lumière et adapte l’œil en conséquence par un rétrécissement de la pupille afin de filtrer la quantité de lumière. Sinon l'oeil s'abimerait.

  • Une personne qui utilise très régulièrement sa force physique, au travail ou dans le cadre d’une discipline sportive, verra progressivement les muscles qu’elle actionne se développer et devenir plus performants. Le corps s'adapte progressivement à l'effort qui lui est demandé.

  • Si l’on mange un aliment avarié, le système digestif va le repérer et cherchera à l’éliminer au plus vite pour éviter un empoisonnement du corps.

A la lecture de ces quelques exemples la question de la culpabilité ne se pose jamais pour personne.

La question de la culpabilité intervient dès que le pouvoir de décision (ou l’illusion que l’on détient un quelconque pouvoir de décision) entre en action dans les adaptations du corps. Et ce en raison d’une construction idéologique autour du bien ou du mal et de la responsabilité individuelle. Nous avons l'illusion d'être maître de nos agissements et de nos décisions alors que ceux-ci sont toujours liés à la manière dont nous nous sommes construits au contact de notre environnement et échappent souvent à notre volonté profonde. Ne vous êtes-vous jamais dis : "cette fois je ne ferai surtout pas ainsi ou je ferai surtout ainsi !" pour réaliser ensuite que vous n'y êtes absolument pas arrivé et avez répété le même comportement que vous cherchez en vain à ne plus reproduire ? Vous aurez alors tendance à émettre un jugement sur vous-même et à vous sentir responsable d'un comportement, d'une action que, objectivement, vous ne pouvez maîtriser, qui vous dépasse et qui a, sûrement, une très bonne raison d'être ainsi dans votre histoire de vie.

Prenons un exemple très basique lié à un mouvement qui occasionne une douleur :

Si vous avez un lumbago après avoir déplacé un piano très lourd, vous êtes responsable d’avoir déplacé le piano et l’avez sûrement fait parce que vous deviez le déplacer. C'est-à-dire que vous n'aviez pas vraiment le choix de faire autrement et que ce n'était pas par pur plaisir masochiste que vous avez fait ce geste. Etes-vous pour autant coupable d’avoir un lumbago ? Répondre oui équivaudrait à dire que vous avez déplacé ce piano dans le but d’avoir un lumbago.

Vous avez un lumbago car vos lombaires ont été extrêmement sollicitées durant l’effort (à lire : le décodage du mois sur le lumbago). Le muscle s’est contracté et la masse sacro-lombaire s’est durcie. Ce durcissement permet d’arrêter un mouvement que le corps a évalué comme disproportionné pour lui et également d’augmenter la force de sa musculature afin que celle-ci soit plus performante lors du prochain effort. Le corps a simplement réagi à son environnement en s’y adaptant en fonction de ses possibilités.

Ici, la cause du trouble est mécanique. Il s’agit d’un conflit biologique de base entre une incompatibilité physique (la force de la personne) et environnementale (le poids du piano).

Le conflit pourrait être psychobiologique. C’est-à-dire que la situation vécue serait aussi lourde qu'un lourd piano et l'effort pour la changer aussi vain que de tenter de le porter ou de le déplacer seul. Par exemple des soucis pesants que l’on chercherait en vain à mettre loin de soin. Comme des soucis financiers insolubles en période de séparation avec son conjoint. Ils occasionneraient des tensions dans la masse sacro-lombaire avec les mêmes conséquences physiques : la survenue d’un lumbago. Car là aussi l’environnement (émotionnel, relationnel, financier, …) ne serait pas en adéquation avec vos besoins de sécurité financière et affective.

A ce moment, vous n'est pas coupable d'avoir un lumbago, ni responsable de vivre une situation financière et affective pesante. Vous la subissez. Et pendant que votre esprit cherche une issue, votre corps crie que la charge est trop lourde et tente d'augmenter sa résistance physique, sa force musculaire, pour faire front et tenir sur la distance. Quand le corps ne peut plus résister, le lumbago cloue la personne au lit, l'obligeant à faire un véritable stop dans sa vie et, finalement, prendre du repos et de la distance.

Lors d’une séance thérapeutique, le patient s'interroge sur ce qui provoque son lumbago.

Premièrement il fait le constat que ce trouble physique lui est utile car : il lui permet de mettre son corps à l’abri de ce qui lui cause du tort en le contraignant à stopper le mouvement. De plus, il lui offre une première opportunité de faire quelque chose, de chercher à comprendre.

Quel est ce « piano » lourd à déplacer dans mon quotidien ? Et pourquoi est-ce que je ne parviens ni à la déplacer, ni à m’extraire de cette situation ? A ce moment la question de la responsabilité ou de la culpabilité ne se pose plus ; elle cède la place à la recherche du besoin. Quel est ce besoin auquel je ne peux répondre dans mon quotidien et qui me provoque tant de souffrances physiques et /ou psychiques ? Qu’est-ce qui m’empêche d’agir ? Et surtout : suis-je en mesure de pouvoir agir ?

Dans tout comportement, dans tous maux, il y a un besoin insatisfait qui cherche une issue et qui oblige l’individu à faire « avec les moyens du bord ».

Le psychisme fait avec ce qu’il a à disposition : ses pensées.

Le corps fait avec ce qu’il a à sa disposition : ses organes.

Il tente de porter le lourd, d’aller aussi vite que possible, de digérer, d’entendre au mieux, de ne pas voir ce qui fait trop peur, etc.

Alors, si maintenant vous vous sentez toujours coupable d'avoir de maux et de ne pas réussir à vous en sortir, posez-vous la question de leur utilité à cet instant présent, dans votre vie. De quoi vous préservent-ils en attendant que vous trouviez le besoin qui cherche désespérément une satisfaction ? Et mesurez à quel point votre biologie fait son travail et cherche une issue en collaboration avec votre psychisme. Tout en vous se mobilise. Parfois il n'y a simplement pas de solution immédiate.

Et pour ce décodage, C.G. Jung nous offrira la conclusion :

"Vous ne guérirez pas de vos maladies, ce sont vos maladies qui vous guériront."

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